
J'ai été invitée à prendre connaissance de la nouvelle version de la charte
d'éthique des journalistes. Cette charte avait été rédigée en 1918 après la
Création du SNJ, révisée en 1938. Elle vient d¹être actualisée et complétée
par le SNJ.
La Charte d¹éthique professionnelle des journalistes (SNJ, 1918/38/2011)
Il s¹agit ici de la dernière version de la Charte de déontologie, fondatrice
de la profession, adoptée par le Comité national en mars 2011, pour le 93e
anniversaire du SNJ.
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Le droit du public à une information de qualité, complète, libre,
indépendante et pluraliste, rappelé dans la Déclaration des droits de
l¹homme et la Constitution française, guide le journaliste dans l¹exercice
de sa mission. Cette responsabilité vis-à-vis du citoyen prime sur toute
autre.
Ces principes et les règles éthiques ci-après engagent chaque journaliste,
quelles que soient sa fonction, sa responsabilité au sein de la chaîne
éditoriale et la forme de presse dans laquelle il exerce.
Cependant, la responsabilité du journaliste ne peut être confondue avec
celle de l¹éditeur, ni dispenser ce dernier de ses propres obligations.
Le journalisme consiste à rechercher, vérifier, situer dans son contexte,
hiérarchiser, mettre en forme, commenter et publier une information de
qualité ; il ne peut se confondre avec la communication. Son exercice
demande du temps et des moyens, quel que soit le support. Il ne peut y avoir
de respect des règles déontologiques sans mise en ¦uvre des conditions
d¹exercice qu¹elles nécessitent.
La notion d¹urgence dans la diffusion d¹une information ou d¹exclusivité ne
doit pas l¹emporter sur le sérieux de l¹enquête et la vérification des
sources.
La sécurité matérielle et morale est la base de l¹indépendance du
journaliste. Elle doit être assurée, quel que soit le contrat de travail qui
le lie à l¹entreprise.
L¹exercice du métier à la pige bénéficie des mêmes garanties que celles dont
disposent les journalistes mensualisés.
Le journaliste ne peut être contraint à accomplir un acte ou exprimer une
opinion contraire à sa conviction ou sa conscience professionnelle, ni aux
principes et règles de cette charte.
Le journaliste accomplit tous les actes de sa profession (enquête,
investigations, prise d¹images et de sons, etcŠ) librement, a accès à toutes
les sources d¹information concernant les faits qui conditionnent la vie
publique et voit la protection du secret de ses sources garantie.
C¹est dans ces conditions qu¹un journaliste digne de ce nom :
Prend la responsabilité de toutes ses productions professionnelles, mêmes
anonymes ;
Respecte la dignité des personnes et la présomption d¹innocence ;
Tient l¹esprit critique, la véracité, l¹exactitude, l¹intégrité, l¹équité,
l¹impartialité, pour les piliers de l¹action journalistique ; tient
l¹accusation sans preuve, l¹intention de nuire, l¹altération des documents,
la déformation des faits, le détournement d¹images, le mensonge, la
manipulation, la censure et l¹autocensure, la non vérification des faits,
pour les plus graves dérives professionnelles ;
Exerce la plus grande vigilance avant de diffuser des informations d¹où
qu¹elles viennent ;
Dispose d¹un droit de suite, qui est aussi un devoir, sur les informations
qu¹il diffuse et fait en sorte de rectifier rapidement toute information
diffusée qui se révèlerait inexacte ;
N'accepte en matière de déontologie et d¹honneur professionnel que la
juridiction de ses pairs ; répond devant la justice des délits prévus par la
loi ;
Défend la liberté d¹expression, d¹opinion, de l¹information, du
commentaire et de la critique ;
Proscrit tout moyen déloyal et vénal pour obtenir une information. Dans le
cas où sa sécurité, celle de ses sources ou la gravité des faits l¹obligent
à taire sa qualité de journaliste, il prévient sa hiérarchie et en donne dès
que possible explication au public ;
Ne touche pas d¹argent dans un service public, une institution ou une
entreprise privée où sa qualité de journaliste, ses influences, ses
relations seraient susceptibles d¹être exploitées ;
N'use pas de la liberté de la presse dans une intention intéressée ;
Refuse et combat, comme contraire à son éthique professionnelle, toute
confusion entre journalisme et communication ;
Cite les confrères dont il utilise le travail, ne commet aucun plagiat ;
Ne sollicite pas la place d¹un confrère en offrant de travailler à des
conditions inférieures ;
Garde le secret professionnel et protège les sources de ses informations ;
Ne confond pas son rôle avec celui du policier ou du juge.

Déclaration des droits de l¹homme et du citoyen (article XI) : « La libre
communication des pensées et des opinions est un des droits les plus
précieux de l¹Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer
librement, sauf à répondre de l¹abus de cette liberté, dans les cas
déterminés par la Loi. »
Constitution de la France (article 34) : « La loi fixe les règles concernant
les droits civiques et les garanties fondamentales accordées aux citoyens
pour l¹exercice des libertés publiques ; la liberté, le pluralisme et
l¹indépendance des médias. »
Déclaration des devoirs et des droits des journalistes (Munich, 1971) : le
SNJ, qui fut à l¹initiative de la création de la Fédération Internationale
des Journalistes, en 1926 à Paris, est également l¹un des inspirateurs de
cette Déclaration qui réunit l¹ensemble des syndicats de journalistes au
niveau européen.